• À MÉDITER

    A MÉDITER

    Le voyage des Rois Mages de T.S. Eliot.
    Celui-ci décrit la souffrance des trois Rois Mages à l'idée d'abandonner leur vision du monde en devenant des chrétiens.

    Tout ceci est fort ancien, j'en ai mémoire
    Et serais prêt à le refaire, mais notez bien ceci, notez
    Ceci: tout ce chemin, nous l'avait-on fait faire
    Vers la Naissance ou vers la Mort? Qu'il y ait eu
    Naissance, la chose est sûre, car nous en eûmes
    La preuve, pas de doute. J'avais vu la naissance
    Et j'avais vu la mort: mais je les avais crues
    Toutes deux différentes. Cette Naissance-là
    Fut pour nous agonie amère et douloureuse,
    Fut comme la Mort, fut notre mort.
    Nous sommes revenus chez nous, en ces royaumes,
    Mais sans plus nous sentir à l'aise dans l'ancienne dispensation
    Avec nos peuples étrangers qui se cramponnent à leurs dieux.
    Une autre mort serait la bienvenue.

    *T.S. Eliot, Poésie (Poèmes d'Ariel, traduction de Pierre Leyris, édition bilingue, Ed. du Seuil, 1969).

    *****

    POUR LES PARENTS:

    Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous.
    Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

    Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées.
    Car ils ont leurs propres pensées.
    Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes.
    Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne
    pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
    Car la vie ne va pas en arrière ni ne s'attarde avec hier.
    Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes sont projetés.
    L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend
    de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
    Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
    Car, de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime
    l'arc qui est stable.

    *Khalil Gibran, Le Prophète (traduction de Camille Aboussouan, Casterman, 1956 et 1986).

    xxxxx

    POUR LES ÉPOUX:

    Mais qu'il y ait des espaces dans votre communion,
    Et que les vents du ciel dansent entre vous,
    Aimez-vous l'un l'autre mais ne faites pas de l'amour une entrave.
    Qu'il soit plutôt une mer mouvante entre les rivages de vos âmes.
    Emplissez chacun la coupe de l'autre mais ne buvez pas à une seule coupe.
    Partagez votre pain mais ne mangez pas de la même miche.
    Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais demeurez chacun seul.
    De même que les cordes d'un luth sont seules cependant qu'elles vibrent
    de la même harmonie.

    Donnez vos coeurs, mais non pas à la garde l'un de l'autre.
    Car seule la main de la Vie peut contenir vos coeurs.
    Et tenez-vous ensemble mais pas trop proches non plus:
    Car les piliers du temps s'érigent à distance,
    Et le chêne et le cyprès ne croissent pas dans l'ombre l'un de l'autre.

    *Khalil Gibran, Le Prophète (traduction de Camille Aboussouan, Casterman, 1956 et 1986).

     


    *****

    Tout comme le corps est habillé de toile, de chair et de peau, les os dans la chair et le coeur dans le tout, nous sommes, âme et corps, vêtus de la bonté de Dieu et contenus. Oui, et plus confortablement; parce que tout s'use et se perd, mais la bonté de Dieu est un tout éternel.

    *Revelations of Devine Love, Dance Julian; Grace Warrack, ed. (New York, British Book Centre, 1923),

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