• CES GOUROUS QU'IL FAUT ÉVITER.

     

    CES GOUROUS QU'IL FAUT ÉVITER!

     

     

    VOICI DES TEXTES QUE J’AVAIS MIS SUR LE FORUM DU CLUB POSITIF DANS LA SECTION RELIGIONS, CROYANCES ET SPIRITUALITÉ, IL Y A QUELQUES ANNÉES DÉJÀ.

    CES GOUROUS QU’IL FAUT ÉVITER!


    PIERRE DORIS MALTAIS


    http://www.prevensectes.com/ecoovie6.htm



    Autorité parentale

    (Source ADFI - mai 2003)



    Mis en ligne le 1er août 2003
    ADFI Pays Basque - mai 2003 -
    ECOOVIE (Autorité parentale)

    Le 27 avril 2003, Bernard OLIVIER (42 ans) rapatriait du Canada ses 2 filles (7 et 8 ans) elles sortaient de 10 mois d'enfermement dans une secte qu'il a trop bien connu lui-même. Voici son récit
    En 1981, Bernard Olivier, 20 ans, sur le marché du travail recherche une place : il est intéressé par le transport en tous genres. A Paris, un ancien camarade d'école lui propose un " job " dans un milieu convivial (" mieux que chez un patron "). Le groupe est sympa, la vie est simple, pas d'alcool, pas de tabac, des projets écolos.... tout cela pour sauver la planète. Son rôle transporter personnes et matériaux. Aussi pendant 13 ans, il aura parcouru la

    France, la Belgique, l'Espagne, le Danemark, l'Italie, la Suède, la Finlande. A la tête du groupe Norman William (qui changera souvent de nom pour mieux disparaître ; actuellement Mr Maltais) introduit peu à peu différentes idées. Outre la société qu'il dénigre, il remet en question l'alphabet, se déclare peuple du monde, entame une longue marche autour de la terre.
    Ce sera la secte ECOOVIE - LA TRIBU.
    Le recrutement se fait entre " amis ", ou à travers des magasins " bio ". On propose un " Préstage " de 10 jours. On remet en cause les besoins créés pas la Société : avons nous besoin d'une voiture ? D'une radio ? D'une nourriture sophistiquée ? Pour vivre il n'y a que des besoins primaires : manger, dormir.

    La vie en couple, en famille parfois source de conflits est-elle nécessaire ? La vie communautaire est meilleure.

    A la fin du " Pré-stage " il faut choisir rester ou partir ? Mais l'ambiance est sympa: veillées, musique, discussions...

    Si l'on choisit de rester, on commence un stage de trois mois dans un lieu où l'on côtoie toute sorte d'individus parfois simplement de passage. On est accompagné d'un guide, on introduit un nouveau vocabulaire, exemple

    - Austral : femme
    - Boréal : homme
    - Ponant : enfant
    Le régime est végétalien. Pas de cuisine, on mange tout presque cru. On est en liberté... presque ! Mais déjà il est difficile de partir, car on a tissé des liens affectifs et on craint en partant d'être jugé : faible lâche, peureux.

    A la fin du 3ème mois, si l'on s'engage, on célèbre un véritable baptême (avec changement de nom pour éviter que l'on vous retrouve). Grande fête musicale et tous les ans cet anniversaire sera fêté.

    Les adeptes pensent faire partie de l'élite : ils ne fument pas, se privent de tout, mais ils vont sauver la Terre ! A ce stade, membres à temps complet, on ne peut garder aucun bien : une propriété, une voiture. Maltais, lui, engrange leurs avoirs sous forme de dons et tant d'autres subventions de toutes sortes d'O.N.G.
    Même les enfants appartiennent à la communauté, encadrés aussi par Maltais. Pas de jouets, pas d'instruction, pas de soins, ils vivent entre eux loin des parents qu'ils ne doivent pas connaître, pieds nus, sans culottes, vêtements crasseux, souillés, sentant les feux de bois (" je n'oublierai jamais l'odeur "). Ils ont un canif pour tailler le bois. En cas de recherche, ils sont parfois rapidement transportés dans des lieux secrets connus seulement de 2 personnes du staff et pour des périodes très longues.

    On vit dans des locaux non chauffés, des hivers jusqu'à -40°, souvent dans des tipis. Chaque jour on fait " ramadan " et on fête le matin : " le point du jour ", à midi offertoire, le soir le " lever de la terre ".

    L'homosexualité et la pédophilie rejetées par la société sont réhabilitées et les petits garçons intéressaient particulièrement le gourou.

    petit livre vert de Khadafi ! Pour se nourrir ils achetaient au hasard, une tonne de riz, des pommes de terre, des fruits abîmés... et ils ont laissé beaucoup de dettes. Quand les affaires allaient mal, ils circulaient la nuit pour ne pas être repérés. En fait une chose comptait, l'essentiel pour vivre manger et dormir, on ne pensait plus qu'à cela et nous étions des marionnettes, sans réflexion, sans jugement, mais il existait des liens amicaux ou autres, très forts.
    Bien entendu, toute médecine (soins, vaccinations, dentiste) était proscrite. Certains très faibles tombaient malades, pas question de les faire soigner car ils sont souvent en situation irrégulière, sans papiers.

    Un français mourant a été déposé dans un hôpital sous identité italienne afin qu'on ne le reconnaisse pas. Sa mort n'a été connue que 2 ans après !

    On a enterré le cadavre d'un autre.
    Certains ont commencé à s'inquiéter, même les enfants du gourou qui tenaient des postes de choix se sont posé des questions. Pendant ce temps Maltais faisait de l'immobilier et se restaurait dans les meilleurs établissements.
    " Il m'arrivait de manger un morceau de chocolat en cachette, c'était un secret ". Le mensonge régnait en Maître.
    Un soir de 1994, en Calabre " le groupe a éclaté devant les tromperies évidentes dont nous avions été victimes " Sauve qui peut ! Chacun repart dans son pays. Ce fût le grand retour pour certains. Il faut se refaire une personnalité, s'habituer à la vie en société, trouver des amis, la famille ?

    Lourde épreuve que certains n'ont pu surmonter, ils n'avaient plus rien !
    Les enfants de Norman William eux qui bénéficiaient de beaucoup d'avantages financiers sont revenus auprès du père. Et la secte a repris la route
    En 1994, Bernard Olivier reprenait une vie normale en couple, il avait connu sa compagne dans la secte. Tous deux en sont sortis.
    En 1996, ils s'installaient au Pays Basque, et ont eu 2 filles. Emplois solides, enfants scolarisés, achat d'une maison, une famille normale 1
    Le 23 juin 2002, Bernard Olivier rentre chez lui et trouve la maison vide. Jusqu'au 15 août il cherchera, n'ayant aucun doute sur son épouse jusqu'alors. Il découvrira qu'un passeport a été établi pour sa femme, ses 2 enfants y figurant avec une fausse autorisation du père !
    Par d'anciens amis il a su que la secte était basée au Canada et à Haïti. Dans ce dernier pays le fils de Norman William se trouve à la tète de " Terre des Jeunes ". Là-bas il touche beaucoup de subventions en tant qu'O.N.G.
    Très vite avec l'aide d'une avocate, les poursuites judiciaires sont engagés, il a fallu localiser les enfants, obtenir un jugement en France, puis engager une procédure au Canada, avec une autre avocate spécialiste de rapts d'enfants. Ceci en grand secret car il fallait craindre le déplacement des enfants surveillés au téléobjectif pendant 1 mois et demi.
    30 policiers ont envahi le camp. Leur " butin " a été plus important qu'ils ne pensaient. Les adultes en situation irrégulière ont été emprisonnés et expulsés, les enfants mis en sécurité (il y en avait une douzaine). Après encore quelques difficultés administratives qui l'ont obligé à prolonger son séjour, Bernard Olivier a pu rentrer chez lui le 27 avril 2003
    Les enfants ont retrouvé leur maison, leurs camarades, leur institutrice à l'école. Elles témoignent de cet enfer. Pour l'instant tout est bonheur pour elles.
    Le retour des enfants a été largement facilité, ou tout simplement réalisé grâce à:

    - L'action de l'avocate en charge de l'affaire, nous la laisserons commenter la partie juridique.
    - La connaissance parfaite de la vie dans la secte par le père des enfants sur qui les policiers se sont appuyés pendant toute l'enquête ; ainsi l'effet de surprise a été total.
    Reste un point d'interrogation : Le rappel de la mère après 8 ans hors de la secte.

    Alors que Bernard Olivier semble avoir à ne regretter.. que 13 ans de sa vie sa compagne, elle semblerait détachée de la société et se sentait supérieure aux gens qu'elle côtoyait ... grâce à son expérience ?
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    http://www.prevensectes.com/ecoovie4.htm

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    Norman William, gourou d'Ecoovie

    et sa tribu de faux indiens retrouvés en Laponie

    (Source : BULLES 2ème trimestre 1993)




    * Quelques rappels
    * Trois ans de Back-Out
    * La " tribu " retrouvée
    * William interviewé
    * Enquête à Helsinki
    * Au camp de Kittila
    * Norman William passera-t-il enfin en justice ?



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    Quelques rappels

    Rappelons brièvement quelques dates repères concernant cette secte..
    Ecoovie voit le jour discrètement en 1975. A partir de cette date, des jeunes proposent des stages, vendent des plantes et des produits dits naturels dans des sortes de coopératives, dans l'espoir de faire des adhésions.
    Dès lors, le groupe s'organise, les lieux de rencontre se multiplient; le nombre des adeptes augmente rapidement: 165 environ en 1984.
    Norman William, qui en est à son troisième ou quatrième nom d'emprunt, multiplie la création d'associations (une soixantaine) et tente de s'infiltrer dans diverses organisations dont la Fédération mondiale des villes jumelées. En 1984, ayant quelques ennuis avec le fisc, il imagine " Le Retour", une marche qui doit durer seize ans autour de la planète pour la... reverdir. Il se débarrasse ainsi de l'ensemble du groupe et se rend en Belgique avec quelques élus. Il recourt alors aux mêmes stratagèmes : associations, infiltrations, fausses identités...
    Cependant, en décembre 1988, Norman William est arrêté. La suite a été très bien racontée dans un article de La Libre Belgique du 22 février 1993, par J.-Fr. Deliège

    Trois ans de Back-Out

    Le 14 avril 1989, Norman William, le gourou de la secte Ecoovie, sort de la prison de Saint-Gilles. Il y était resté quatre mois après avoir été arrêté à Anderlecht lors d'un banal contrôle d'identité. Il dispose alors de trois jours pour quitter la Belgique. Sans papier d'identité, la Justice belge les a conservés. On n'entendra plus parler du gourou en Belgique. Lui et ses adepte de `` La tribu " se sont dispersés un peu partout en Europe. C'est le black-out total au point qu'à l'heure actuelle et dans certains cas depuis trois ans, certains parents n'ont pas eu de nouvelles de leurs enfants.

    La " tribu " retrouvée

    Voici quelques jours, nous sont parvenues des informations inquiétantes en provenance de Suède et de Finlande. " La tribu " y a repris ses activités sous le nom de " Iriadamant ". Entre 60 et 100 personnes vivent ainsi en Laponie, à Lainio près de Kittilà au milieu de la forêt. Les adeptes avaient, au départ, réussi à convaincre un professeur d'université finlandais de subventionner les soi-disant recherches sur " la survie dans les grands froids ". Ce scientifique, M. Pulliainen, qui est aussi une importante personnalité du Parti Vert, a rapidement compris qu'il s'agissait de fantaisistes et a coupé tout subside. Depuis lors, la situation au campement est catastrophique.
    Voici des extraits d'un témoignage écrit transmis par une personne ayant récemment visité le campement. " (...) J'ai trouvé que c'est affreux pour les humains là-bas. Ils vivent dans des gwams (tipees) et dorment sans feu la nuit alors que la température descend jusqu'à moins 30 degrés. Il y a des femmes enceintes et des petits bébés. Ils mangent une fois par jour, le soir. Ils sont habillés de ponchos en coton et de couvertures brunes. (...) Le camp est isolé depuis trois mois. (...) Ils ne reçoivent plus d'aide des habitants du village voisin ".

    William interviewé

    Là-bas, en Finlande et en Suède, Norman William s'appelle " Apjolinoman " Lui et ses fidèles lieutenants ont réussi à infiltrer les milieux écologistes en se faisant passer pour de véritables indiens québécois. Bref, tout cela rappelle ce qui s'est passé auparavant en France et en Belgique. Nous avons pu joindre Norman William en Suède où il se trouve. Il nous a confirmé l'implantation de ses disciples en Finlande mais nie toute présence en Suède. Or nous savons que lui et certains membres de son entourage ont installé un campement à Vãddõ dans un centre spirituel tenu par une richissime Suédoise qui financerait leur séjour en Laponie.
    Norman William, qui se présente comme la victime d'une véritable cabale, a également admis que des membres de " La tribu " s'étaient installés au Québec près du lac Magoua tandis que d'autres étaient établis au Burkina Faso dans le cadre d'un programme de lutte contre la sécheresse.

    Enquête à Helsinki

    Alertée par ces révélations de la Libre Belgique, une délégation de cinq personnes parmi lesquelles Janine Tavernier, présidente de l'UNADFI, s'est rendue récemment à Helsinki où elle a été reçue par des autorités finlandaises.
    La délégation apprend alors que le groupe est en Finlande depuis septembre 1991, que le chef de police s'est inquiété du comportement du groupe, en particulier parce qu'un enfant est mort au printemps 1992 et que deux enfants y sont nés en décembre 92 et n'ont pas été déclarés.
    Ni la police, ni le service sanitaire n'ont été reçus au camp et n'ont pu visiter les gwams. La délégation française apprend aussi que le gouvernement a déjà pris la décision de refuser le renouvellement des permis de séjour Janine Tavernier remet aux autorités les dossiers sur la secte, ses agissements et ses masques divers.
    Le propriétaire du lieu de camp, dans la perspective de créer un site touristique, conclut un contrat avec Norman William: fabrication de grands gwams, habillement d'une centaine de personnes, fourniture de bois tout un hiver et de moto-neige. Mais au printemps 92, se sentant abusé, il cesse toute participation. L'hiver par - 30° a dû être rude.

    Au camp de Kittila

    Quatre personnes de la délégation prennent ensuite l'avion pour Kittila pour tenter de se rendre compte de l'état actuel du campement. Ils sont pilotés par l'adjoint du propriétaire. Le camp est perdu dans les bois et sous une épaisse couche de neige, il fait - 6° Les gwams sont grands, certains sont inhabités. Une partie des adeptes a quitté le camp avec tous les enfants, une dizaine, semble-t-il. Il est impossible de se nourrir sur place, un car apportait le ravitaillement de Suède.
    Sur le sentier enneigé, l'adjoint du propriétaire aperçoit une femme. C'est la fille de parents qui sont là... Ils la rejoignent le regard absent, comme droguée, cette femme n'aura aucune émotion apparente, son regard reste insaisissable, elle cherche à se dégager et à repartir vers le gwam. Elle y est aidée par deux autres femmes suivies par trois personnes de la délégation dont sa mère. A l'intérieur, il fait très sombre; au centre, un feu avec quelques morceaux de bois et de grosses pierres dégage un peu de chaleur et une forte fumée piquante. On y dénombrera huit femmes immobiles, debout ou assises. Les adeptes portent tunique et pantalon de grosse toile de coton et des bottes. ils sont tous marqués au visage d'un grand X au noir de fumée, le front ceint du bandeau indien. Deux hommes prévenus par une femme sont arrivés et entonnent une mélopée lancinante dont ils forcent l'intensité quand les parents leur manifestent l'affection des leurs ou les interpellent.
    Outre l'émotion d'avoir vu une femme de 38 ans dans un état second, ce qui bouleverse les personnes venues les rencontrer, c'est l'organisation de l'incommunicabilité; les adeptes ne s'adresseront à eux et entre eux que dans un idiome inconnu, pas un mot de français alors que c'est leur langue maternelle; ils sont bloqués dans une fermeture totale.
    Au retour, la délégation insiste auprès des autorités tant françaises que finlandaises pour demander assistance à personnes en danger...
    A ce jour, la secte a fait appel de la décision d'expulsion les passeports sont toujours aux mains de la police... ce qui ne gène en rien les " Indiens " pour passer les frontières. Redevenus des marcheurs pour se réfugier non loin d'Helsinki, ils reprennent de nouveau la route en direction de Kittila.

    Norman William passera-t-il enfin en justice ?

    Aux dernières nouvelles, on a appris (Cf. La Libre Belgique - 3 juin 1993) que la chambre du Conseil de Bruxelles avait rendu son arrêt. Il en ressort que Norman William sera poursuivi pour faux, usage de faux, escroquerie, abus de confiance et port de faux noms.

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    http://membres.multimania.fr/morlhach/Ecoovie.htm

    Ecoovie[1]

    La secte Ecoovie était dirigée par un faux indien Micmac : Joseph Maltais. Maltais promet à ses membres une vie plus proche de la nature. Pour atteindre ce but, les adeptes doivent abandonner toute trace de socialisation préalable. La secte s’appellera dans un premier temps « université itinérante de la liberté »[2].
    La secte a été active une quinzaine d'année.
    Cette secte se faisait également appeler La Tribu entre les années 1970 et 1980. la secte compte alors entre 500 et 700 membres[3].
    La secte avait pour ambition de proposer une façon de vivre plus respectueuse de la nature. Le gourou prétend ainsi avoir trouver le moyen de sauver la terre. Les membres travaillent bénévolement au sein de la secte, sans protection sociale.

    Dans les années 1980, la secte commence à subir des attaques venant de l'extérieur. Le gourou les justifie en affirmant être victime de persécutions instiguées par les services secrets. Cet argument est utilisé pour couper de plus en plus la secte du reste du monde.

    Le gourou profitera de sa position dominante dans le groupe pour violer plusieurs adolescents. Il n’a pas pu être établi que ces faits se sont passés en Belgique[4].

    L'alimentation dans le groupe était à ce point carencée qu'un enfant ne pouvait plus marcher. Il manquait de vitamines D. le groupe pratiquait des jeunes répétés de 7 jours. Les adeptes ne dormaient que quelques heures par nuit[5]. Un enfant est mort des suites d'une infection intestinale. Le gourou se prétendait médecin. Il interdisait tout recours à la médecine traditionnelle[6]. Les méthodes de guérison prônées par le gourou étaient un végétalisme frugal, le respect du cycle naturel et l’usage de la glaise comme remède[7].Un adulte est également mort dans la secte. Un autre membre, Gérard Gauthier, est mort, complètement anémié. Lorsque le groupe a appris cette mort, il a commencé à éclater. Un autre facteur a été la découverte que le gourou n'appliquait pas les principes que les adeptes devaient suivre. Norman William et complice avaient profité de la secte pour créer une escroquerie financière à l’échelle internationale[8].

    En 1993, la « tribu » réapparaît dans l’extrême Nord de l’Europe, sous le nom d’Iriadamant. Norman William et un comparse parviennent à infiltrer les milieux écologistes en se faisant passer pour des indiens québécois[9]. Les membres de la tribu ne sont pas équipés pour supporter une température qui descend jusqu’à –30°C[10]. La justice ne sachant quelle solution adopter décide de les expulser[11]. Les problèmes de froid ne se sont pas posés pour les membres de la secte installés au Burkina-Faso[12], dans le cadre d’un programme de lutte contre la sécheresse.

    Le 2 décembre 1993, la 49ème chambre du tribunal de première instance de Bruxelles, statuant par défaut, a condamné Josef Maltais (Norman William) à 3 ans de prison pour escroquerie, faux et usage de faux, détournement, instigateur d’une association de malfaiteur, détournement, port public de faux nom et séjour illégal en Belgique[13]. Il s’agissait de faux certificats d’assurance, de fausses attestations de revenu, de faux contrats de louage d’immeuble et de faux passeports. Il y avait également deux séries d’escroqueries. L’une des deux portait sur une somme de 80 millions de francs. L’objet du détournement était d’une somme allant de 280.000 francs[14] à plusieurs millions destinés au Centre National de la Coopération au Développement[15]. Un petit dysfonctionnement avait eu lieu. Arrêté en 1988, la chambre des mises en accusation a remis Norman William en liberté le 10 avril 1989. Comme il était sous le couvert d’un arrêté d’expulsion, l’office des étrangers l’a immédiatement expulsé, malgré la demande du juge d’instruction[16].

    La secte a réapparu en 1997 au Canada, sous le nom « La Fée Morgane ». Elle a ensuite changé de nom et est devenue « la voisine ». Une ex-adepte a déjà porté plainte au Canada[17].

    En 2003, la justice canadienne a parvenu à retrouver au domicile de Maltais sept enfants[18]. Deux fillettes parmis ces enfants avaient fait l’objet d’un rapt parental. Des témoignages montrent que les conditions de vie sont toujours aussi déplorables dans la secte de Maltais. Les enfants n’y suivent aucune scolarisation[19].


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    [1] Ce document constitue une synthèse de : Ph. BREWAEYS, « Un indien dans la mort », Le Soir Illustré, 28 février 1996, pp. 28 à 30 ; « Sexe et mort : les hallucinantes révélations sur la secte écoovie », Le soir illustré, http://www.soirillustre.be/eco.html ; Ph. BREWAEYS, « Echos, vie et mort d’une secte », Le Soir Illustré, 6 mars 1996, pp. 40 & 41, http://www.soirillustre.be/eco2.html ; Ph. BREWAEYS, « Le comte à dormir debout », Le Soir Illustré, http://www.soirillustre.be/3438keteleer.html
    [2] J. RUBIN, Jyllands Posten, 27 juillet 2003, p.7
    Jakob Rubin
    [3] ibid.
    [4] Doc. parl., Chambre, sess. ord. 1995-1996, n°313/7, p. 29
    [5] Doc. parl., Chambre, sess. ord. 1995-1996, n°313/7, p. 48
    [6] Doc. parl., Chambre, sess. ord. 1995-1996, n°313/8, p. 168
    [7] P. ARIES, Les sectes à l’assaut de la santé, France, Golias, juin 2000, p. 17
    [8] Doc. parl., Chambre, sess. ord. 1995-1996, n°313/8, pp. 51 à 89
    [9] J-Fr. DELIÈGE, « Le grand retour d’Ecoovie en Laponie », La Libre Belgique, 22 février 1993
    [10] « Norman William, gourou d’Ecoovie, et sa tribu de faux indiens retrouvés en Laponie », Bulles, 2ème trimestre 1993 ; A. LALLEMAND, « sectes survivalistes : Ecoovie de retour en Finlande », Le Soir, 3 mars 1993, p. 17 Doc. parl., Chambre, sess. ord. 1995-1996, n°313/7, p. 304
    [11] « Ecoovie, Expulsions », La Libre Belgique, 19 octobre 1993, p. 7
    [12] J-Fr. DELIÈGE, « Le grand retour d’Ecoovie en Laponie », La Libre Belgique, 22 février 1993
    [13] Doc. parl., Chambre, sess. ord. 1995-1996, n°313/8, p. 125
    [14] Belga, « Trois ans de prison pour Maltais, le Gourou », La Libre Belgique, 3 décembre 1996, p. 6
    [15] Belga, « Ecoovie : la montagne accouche d’une souris », La Libre Belgique, 6 juillet 1993, p. 7
    [16] Doc. parl., Chambre, sess. ord. 1995-1996, n°313/7, p. 49
    [17] « La secte écoovie réapparaît au Canada », Bulles, 2ème trimestre 1997
    [18] D. LALONDE, Le journal de Montréal, 11 avril 2003
    [19] Le journal de Montréal, 11 avril 2003


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    http://pagesperso-orange.fr/sos.derivesectaire/FICHES/ecoovie.htm


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    Ecoovie

    1995

    Fiche extraite de l'ouvrage "Les sectes - Etat d'urgence" du Centre Roger Ikor chez Albin Michel - 1995 - épuisé
    HISTORIQUE
    Première période (1973-1980)
    Décembre 1973 : Piel Petjo Maltest fonde à Paris l'Institut de documentation, d'enquête et d'études - IDEE - dont l'objet social est la recherche et l'étude sur tous sujets, la diffusion par tous moyens des résultats des recherches et enquêtes. Vaste programme !
    ÉCOOVIE, coopérative de vie écologique, déclarée en 1978 à Paris, a pour principaux fondateurs le susnommé - mandataire général -, Patrick Lecoq - gérant -, et Jean-Claude Penouilh. On y parle écologie et alimentation naturelle. Piel Petjo Maltest, dit l'Indien (il affirme appartenir à la tribu des Micmacs, à Maria en Gaspésie, Québec) avait constitué en 1973 un groupe écolo-naturiste, La Tribu, qui s'est installée en 1976 à Noisy-le-Grand (93). Ses membres deviendront des « écoopérateurs » travaillant bénévolement pour Écoovie.
    Deuxième période (1980-1985)
    À la suite de diverses plaintes déposées, Maltest disparaît dans la nature après avoir annoncé à ses adeptes que son demi-frère Norman William, Indien comme lui, le relayera. Il s'avérera que les deux hommes n'en font qu'un.
    Norman William (Man pour ses adeptes), de son vrai nom Pierre Doris Maltais est né le 27 juin 1937 à East Angus au Québec, s'est marié en 1961, a eu trois enfants. Il fonde l'Université de l'Île-de-France (UNIDEF) en 1980, transformée en Université de la Paix (UNI-Pax) en 1983. Il s'infiltre dans la Fédération mondiale des villes jumelées (FMVJ, créée en 1957 par Jean-Marie Bressand) par le biais de cette fausse université, et signe en mars 1983 un protocole d'accord avec le président-fondateur de la FMVJ. Il arrive à être élu secrétaire fédéral pour la paix, le désarmement et les droits de l'homme lors de la 29e session du Conseil international de la FMVJ.
    Représentant du Conseil mondial des peuples, ethnies et minorités (CMP), il baptise le fief de la Tribu à Noisy-le-Grand « Marnoi-silles site paléo-archéologique ». Cette « première réserve indigène d'Europe » regroupe alors, sous tentes indiennes, quelques dizaines de personnes vivotant misérablement.
    Il fonde l'Université nouvelle itinérante du Retour (UNI-R), rattachée à la Fédération transnationale des universités nouvelles, et lance le 21 mars 1984 la Marche du Retour : 170 personnes, femmes enceintes et bébés y compris, partent de Noisy pour effectuer le tour du monde en seize ans et à pied (radeau prévu pour traverser les mers et océans). L'expédition traverse la France, l'Espagne, le Portugal, embarque pour Ceuta (Maroc espagnol) en décembre 1986 mais déjà de graves difficultés minent l'entreprise : maladies, inanition, défections, etc.
    Le Congrès de la FMVJ (septembre 1984, Montréal) destitue Jean-Marie Bressand de sa présidence.
    Troisième période (1985-1989)
    Norman William transféré une partie de ses adeptes en Belgique, où il reprend ses menées sous couverture naturo-humanitaire. Un Conseil mondial des peuples, une Fondation européenne de la vie associative, une association Re-source, mais aussi un Centre OEcuménique franciscain flanqué d'une Faculté de théologie naissent à Bruxelles en 1985-1986.
    Norman William devient ministre général de l'Ordre des Frères mineurs récollets sous le nom de Frère Maolinn Tiam.
    Ses acolytes agissent également sous de fausses identités, seules les personnes piégées restent identifiables.
    Arrêté à Anderlecht en décembre 1988, Norman William est emprisonné pendant quatre mois; sort de la prison Saint-Gilles le 14 avril 1989, et est expulsé de Belgique. Le 2 décembre 1991, la 49e chambre du tribunal de Bruxelles le condamnera par défaut à trois ans de prison pour faux et usage de faux, escroquerie, abus de confiance, port public de faux noms et association de malfaiteurs.
    Quatrième période (1989-1993)
    Quatre ans d'obscurité suivent les événements belges. La piste Norman William n'est repérée en Finlande qu'au tout début 1993. Des membres de la Tribu séjourneraient à Kittila depuis septembre 1991 : Iriadamant est le nom du groupe, Apjolinoman celui de son créateur. Nantis de l'étiquette « Indiens québécois », Norman William et ses acolytes ont infiltré les milieux écologistes finlandais pour obtenir des subsides. William est reçu au Parlement d'Helsinki en mars 1993 à l'occasion d'un congrès consacré à l'écologie, en raison de ses recherches sur les conditions de survie dans les grands froids ! Le gouvernement finlandais en arrive à ordonner l'expulsion de ces malheureux écologistes (120 ont été identifiés).
    Cinquième période (depuis 1993)
    Les écoovistes français identifiés en Finlande, mais aussi en Suède, sont presque tous revenus en France, où ils vivent clandestinement. Norman William va-t-il les plonger dans de nouvelles errances? Une enquête a été ouverte par le parquet de Nantes, à la suite de la mort en Suède d'un homme originaire de cette ville, reconnu comme membre de la Tribu de Man. Norman William est réapparu au Québec en 1994. Jacques Godbout, écrivain et cinéaste canadien, qui le connaissait depuis 1960, a réalisé avec son aide un film-documentaire, l'« Affaire Norman William », qui fut présenté en septembre 1994 au Festival International du Film au Québec.
    DOCTRINE
    Elle est exposée verbalement par Man, « maître omniscient », habile manipulateur d'idées nobles et généreuses. Nombre d'idéalistes naïfs (scientifiques, écologistes, hommes politiques, hommes d'affaires, fonctionnaires de police, etc.) se sont laissé prendre à ce verbiage spécieux.
    Les écrits sont de même acabit. L'Université de la Paix proposait à la FMVJ « la poursuite des buts communs : paix, solidarité et harmonie des hommes et des peuples»; l'Université itinérante du Retour prônait une Marche mondiale pour « le retour à la conscience planétaire des problèmes de la paix, du racisme, de la faim dans le monde » ; le Conseil mondial des peuples avait pour objet de « protéger et promouvoir le respect de la vie sous toutes ses formes, la liberté conviviale, l'ensemble des patrimoines naturels et humains », S.O.S.-Déserts, créée en mars 1988, avait pour objectif de reverdir le Sahel et présentait un projet international, « le Front du Sahel», estimé à 15 milliards de dollars. Ces idéaux de façade étaient noyés dans un fatras de conceptions économico-politiques qui en a trompé plus d'un. Quant aux conceptions puisées dans les mœurs primitives des Indiens d'Amérique du Nord ou supposées telles, les adeptes cobayes de la Tribu les ont expérimentées à leurs dépens.
    PRATIQUES
    Forme de pensée et mode de vie excluant en bloc les acquis contemporains de la vie sociale et économique.
    - Culture : pas d'éducation scolaire, mais des « ateliers sauvages » où l'adulte « renseigne mais n'enseigne pas ». Retour aux sources de la culture indienne pour faire un avec le cosmos, percevoir les vibrations telluriques et cosmiques;
    - Famille: rejet de toute autorité parentale. La vraie famille, c'est la Tribu. Les enfants doivent se détacher très tôt de leurs parents; conseils aux mineurs pour mener à bien leurs fugues ;
    - Naturisme ascétique: alimentation végétalienne on ne peut plus carencée en protéines et vitamines; végétaux dont feuilles d'arbres, graines germées ou non mangées crues. Coucher à même la terre, sous des tentes indiennes (gwams ou tepees), pour retrouver la chaleur primitive (chaleur fournie l'hiver par un compost de détritus et de déjections entourant la tente). Pour ne pas couper le circuit vibratoire sol-plante-mangeur-déjection-sol, il convient de déféquer par terre comme le font les animaux ;
    - Médecine : pas de soins médicaux ni pharmaceutiques. Norman William prétend être médecin et ses recettes seraient magiques. Traitement des maladies par les plantes, des cataplasmes de glaise, le jeûne et les incantations ;
    - Sexualité : libre et communautaire, homosexualité imposée par Norman William (elle permettrait la transmission du savoir par le sperme, selon une coutume indienne). Réseau de pédophilie évoqué par des enquêteurs belges lors du procès de Bruxelles ;
    - Travail : dix à quatorze heures par jour, non rémunéré, non déclaré. Dans les exploitations agricoles, travail à mains nues, les outils empêchant le contact direct avec la terre ;
    - Faits particuliers : les participants de la Marche du Retour menaient une « expédition scientifique » en vivant dans l'autonomie la plus complète - en substance : campements sauvages sous gwams, nourriture exclusivement tirée de la cueillette des végétaux, etc. C'est la nature elle-même qui a signifié la fin de cette sinistre entreprise, sous forme de maladies produites par la malnutrition et l'absence d'hygiène : typhus, furonculoses, dysenteries, jaunisses, etc. L'expérience- survie en Finlande sera encore plus catastrophique, vu les conditions atmosphériques (températures descendant jusqu'à moins 30°C), et l'impossibilité certains mois de trouver de la nourriture sur place.
    ORGANISATION
    Secte à transformations, structure sous formes diverses et combinaisons multiples servant une stratégie d'ensemble connue seulement de Norman William et partiellement de ses acolytes. Faisceau d'organismes apparemment indépendants mais liés secrètement.
    Comment un fabulateur de cette sorte a-t-il pu monter et remonter à plusieurs reprises une telle organisation ? Des informations et des déclarations en justice ont permis de découvrir l'Indien masqué : il a collaboré aux actions du Front de Libération du Québec dans les années 1970 comme agent de liaison d'un service de renseignements ; il a bénéficié d'appuis importants en France, en Belgique, et ailleurs non liés à ses activités esclavagistes au sein de la Tribu; il a eu des rapports d'intérêts dans de nombreux pays (Libye, Sénégal, Madagascar, Liban, Italie, etc.).
    PROPAGANDE
    Habilement exercée pour exploiter la bonne foi et la crédulité des gens. Extrait d'une lettre ouverte de l'UNI-R aux autorités de Ceuta (9 octobre 1986) : « [...] nous sommes un groupe de trente-cinq à quarante personnes, docteurs, ingénieurs, techniciens, professeurs, étudiants et autres professionnels, qui avons décidé de faire le tour du monde à pied en seize ans. C'est un projet que nous préparons depuis plus de treize-ans, une expédition internationale pluridisciplinaire et oecuménique [...]. Nous participons également à un immense projet : celui de lutter contre les déserts, appelé "Front du Sahel". Il s'agit d'un programme de reverdissement du Sahara effectué à partir d'une chaîne de 35 000 localités entre le Sénégal et l'Éthiopie, constituant ainsi le "front" ayant pour finalité d'arrêter l'avance constante du désert et de commencer sa régénération. Ce projet a été élaboré au sein d'une organisation internationale : le Conseil mondial des Peuples [...]. Nous avons aussi choisi un régime alimentaire appelé "vital et sportif' pour des raisons économiques et physiologiques: nous ne fumons pas, nous ne buvons pas d'alcool, nous ne consommons ni café ni thé ni autres drogues. Nous ne consommons ni viande, ni lait, ni neufs, ni autres produits animaux [...] . Les raisons socio-économiques qui nous ont décidés à choisir ce régime alimentaire ont été renforcées par d'excellents et spectaculaires résultats physiologiques qui seront publiés dans une thèse de médecine que nous sommes en train de terminer et qui sera présentée dans les années à venir. Nous avons également choisi de manger uniquement après le coucher du soleil [...]. Nous ne participons pas à la course à l'argent mais plus à une course pour la survie de la planète. Nous vivons un peu à la manière des Franciscains et, en fait, nous avons été émus, comme les Franciscains l'ont été en apprenant l'histoire de Daniel et de ses compagnons aux portes de Ceuta en 1227. Ces Franciscains cohabitent avec des Bouddhistes, des Catholiques ou d'autres intéressés par la tradition islamique... »
    RESSOURCES
    L'UNI-R déclare vivre de la générosité publique, là où elle plante ses gwams. S.O.S.-Déserts propose des services mirobolants : laboratoire des écosystèmes désertiques, banque de données, aide technique aux instituts de recherche et gouvernements... comprenant notamment stages, séminaires et programmes de formation à l'écodéveloppement. À noter : stage payant de dix jours dans la Faculté de Sylvilisation pour pouvoir participer à l'expédition scientifique le Retour.
    Le Conseil mondial des Peuples, qui s'attribue la création de la Fédération transnationale des universités nouvelles (dont dépend l'UNI-R) et de S.O.S.-Déserts, semble disposer de solides subsides.
    N'a-t-il pas financé, en mars-avril 1987, le voyage de 30 élèves sénégalais en Belgique et un assemblement de 10 000 enfants à Bruxelles, intitulé l'« Événement transculturel », présidé par Norman William ! On est en réalité en présence d'un complexe sectaire, aux ramifications internationales.
    Impossible de déterminer de combien de gogos, petits et grands, Norman William a recueilli argent et soutiens rentables. Tandis que ses adeptes tributaires étaient réduits à la petite graine et à la couche sommaire, il fréquentait appartements, hôtels et restaurants confortables dans les pays où il menait d'étranges affaires sous de fausses identités pour permettre de partir à la cloche de bois sans grand risque. En Belgique, il avait retenu une suite à l'hôtel Métropole sous la fausse identité d'Henri Pont. Il y a mené grand train, ainsi que dans le salon particulier réservé à la Toque gourmande, où a défilé un certain monde intéressé par ses projets mirobolants. Gustave Keteller fut l'un de ses hommes d'affaires, il a purgé quatre mois de prison comme lui.

    Fiche extraite du "Dictionnaire des groupes religieux aujourd'hui (religions - églises - sectes - nouveaux mouvements religieux - mouvements spiritualistes)" du P. Jean VERNETTE et Claire MONCELON - Puf - 1995 - épuisé
    Communauté écologique fondée en 1973 par un canadien, « Piel » (Normans Williams, alias Maolina Tiaur) se présentant entre autres identités comme un indien de la tribu des Mic-Mac. Elle se définit comme « un réseau auto-géré présentant une alternative globale », commercialisant des produits alimentaires écologiques et pratiquant « le retour à une vie saine et primitive ». Le groupe est parti en son entier le 20 mars 1984 (jour de l'équinoxe) avec bagages, enfants et tentes indiennes, pour un voyage autour de la terre qui devait durer 16 ans : jusqu'en l'an 2000. Controversé pour des conditions sanitaires douteuses et une vie en ghetto avec travail non rémunéré, mais convictions profondes des adhérents. Se réclame (abusivement) du parrainage de la Fédération Mondiale des Villes Jumelées. Autres dénominations : « Université de la Paix », « La tribu », « Seeds », « Vert monde ». Le leader a eu des difficultés judiciaires en Belgique en 1988. Le mouvement s'est étendu durant quelques temps en Belgique, Espagne, Danemark, Italie, Canada (près du lac Magoua), Japon, Suède, Finlande, Burkina-Faso.

    2004

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    ECOOVIE
    Le gourou d’Ecoovie jugé à Montréal
    FREDERIC DELEPIERRE
    Ce mercredi s’ouvre a Montreal le procès de Joseph Maltais alias Pierre Dons Maltais ou encore Norman William. Il comparaît durant trois jours devant le tribunal de la jeunesse. Au printemps dernier, sept enfants, dont deux recherches en vertu d’un « mandat d’enlèvement international ». lui ont été retirés de sa garde. L’homme. reconnu comme le gourou de la secte Ecoovie, vit aujourd’hui dans une maison de la région des Laurentides, à proximité de Montréal. Une femme est venue expressément du Danemark pour témoigner contre lui.
    Au départ, la secte se présentait comme un mouvement écologique post-soixante-huitard. Joseph Maltais, qui se faisait appeler Norman William, se définissait comme réfugié politique en Europe et se faisait passer pour un initié indien, prônant un mode de vie préglaciaire.
    Les membres du mouvement, une bonne centaine, ont d’abord vécu dans des tipis en région parisienne. Ils ont ensuite passé deux ans en Finlande où ils ont connu des hivers très rigoureux. Ils se sont ensuite rendus en Calabré. Le groupe s’est ensuite disloqué alors qu’il devait gagner l’Afrique.
    Maltais a alors réussi à garder une dizaine de fidèles à qui il imposait nombre de contraintes afin, disait-il, de les préserver.
    En 1997, la secte Ecoovie et son gourou avaient été épinglés dans le rapport de la commission parlementaire belge sur les sectes. Maltais avait séparé les hommes des femmes. Pour les mineurs, il avait inventé les « passages », des rites d’initiation sexuelle prévus àla puberté qui lui permettaient de s’intéresser à des enfants de 12 à 16 ans.
    Dans son rapport, la commission concluait que des attouchements ont eu lieu sous des prétextes médicaux. Quant à la conception d’enfants, puisque les hommes et les femmes étaient séparés, c’était Maltais qui se chargeait de « transmettre la semence
    Le Soir du 3 septembre 2003
    Canada - Le procès de Joseph Maltais se poursuit devant le tribunal de la Jeunesse de Montréal
    Jill a connu le calvaire

    au sein de la secte Ecoovie
    FREDÉRIC DELEPIERRE
    Les témoignages ont repris mercredi devant le tribunal de la jeunesse de Montréal dans le cadre du procès de Joseph Maltais alias Norman William, [ancien gourou de la secte Ecoovie L’homme, à qui on a retiré la garde de sept enfants ages de un mois à l4 ans, a été dénoncé par une ex-adepte de la secte, originaire du Danemark. Elle a su qu’il entraînait deux jeunes dans son QG de Ste-Anne-des-Plaines et a dénoncé les faits aux autorités. Deux ans après avoir été chassé de Belgique, Maltais avait déjà été condamné chez nous, en I 991, à trois ans de prison, notamment pour usage de faux, escroquerie et abus de confiance.
    La Direction canadienne de la protection de la Jeunesse tente de faire valoir que Maltais n’est pas en mesure de garder des enfants pour des raisons de sécurité. Des témoignages affirment aussi, sous le couvert de l’anonymat, qu’il se déroulait des pratiques sexuelles «épouvantables» chez le gourou.
    Suite à la dénonciation de la jeune Danoise, en ma~ dernier et après dix mois de procédure, les juridictions française puis canadienne ont pu rendre deux petites filles à leur père, domicilié à Orégue, un village du pays basque français En juin 2002, elles avaient été enlevées par leur mère pour rejoindre la secte Ecoovie au Québec. Le père de famille, lui-même, est un ex-adepte du mouvement.
    Cette Danoise qui a décidé de rompre le silence vit à Vanlose, prés de Copenhague. Elle s’appelle Jill Rubini et, pendant dix ans, elle a vécu parmi les adeptes de Maltais. Agée aujourd’hui de 38 ans, elle en avait 18 quand elle a quitté le Danemark pour adhérer à la secte.
    C’est dans une école privée de Andebolle, en Fionie, que Jill a entendu parler d’Ecoovie pour la première fois. L’idée de vivre comme les Indiens la fascinait.
    Le 27 juillet dernier, Jill Rubini confiait son calvaire au «Jyllands-Posten ». le plus grand quotidien danois. (...) Je haïssais la société. en réalité j’étais faible et sans assurance. Je croyais que cela allait me rendre forte.
    Dans un premier temps, Jill sent qu’elle est sur le point de trouver un sens à sa vie. La relation avec Ecoovie lui a finalement coûté deux enfants.
    A cette époque, les adeptes vivaient dans les forêts ou dans des régions montagneuses en France, au Portugal, en Espagne, au Maroc, en Belgique, en Suède, au Danemark. en Finlande, à Haïti, en Italie sous des tipis faits de branchages et de paille. L’alcool et le tabac étaient interdits. La nourriture se composait de racines, brindilles et feuilles.
    L’horreur, Jill Rubini a commencé à la connaître après quelques mois. Il n’y avait jamais assez de nourriture. Nous vivions dans la misère. J’ai perdu 20 kg, dit-elle. Un véritable lavage de cerveau allait suivre.
    Nous devions travailler six heures et dormir deux heures, ceci indéfiniment, poursuit Jill. Pendant les temps de pause nous étions souvent réveillés. Il s’en suit que nous étions toujours stressés, car les plans changeaient toujours, et que nous devions décamper pour aller plus loin. A prés quelque temps on est si débilité, qu ‘on commence à croire que la société ennemie en est la cause.
    Ces opposants sont appelés démons, même ceux de la propre famille. On y croit, ajoute la témoin. Tout comme on croit que Maltais a raison, et qu’il sait tout.
    En 1985. après quelques mois, Jill Rubini tombe enceinte d’un membre français de la secte. Les adeptes avaient marché environ 1.000 km, à travers l’Europe, lorsque Jill. au cours de l’été, approcha du terme. Elle ne pesait plus que 45 kg.
    J’ai demandé bien des fois à être dispensée de marche quand j’étais tourmentée par des contractions, se souvient Jill. La réponse était toujours celle-ci : Ce n’est par une course en tari que nous faisons.
    Le 25 septembre, la grossesse arrive à son terne. Les contractions se font plus fréquentes et la poche des eaux se rompt J’ai dû ne rien dire parce que j‘étais cataloguée comme hystérique et casse-pied. Pourtant, les douleurs étaient si fortes que je ne pouvais ni marcher ni me tenir debout.
    Durant quatre jours, les marches se poursuivent Jill est livrée à elle-même sur les routes. Shantig est finalement née entre 22 heures et minuit le 29 septembre 1985. Elle ne pesait que 1.630 kg et: est restée un peu plus d’un mois dans un service de néonatalité, déclare la maman. Lorsqu’elle en est sortie, le 2 novembre. elle pesait environ 2,5 kg.
    Chez Ecoovie les enfants n’étaient pas spécialement les bienvenus. Si des adeptes accouchaient, l’enfant était privé de ses parents biologiques, et placé dans un autre campement. Maltais ne voulait pas que des parents commencent à s’attacher à leurs enfants. L ‘attachement pouvait contrevenir à ses plans, confie la Danoise.
    Ma fille Shantig a aussi été éloignée peu & temps après être sortie de l’hôpital, clame Jill qui a accouché de son fils Gisga, en 1989, alors qu’elle n’en était qu’à sa 29e semaine de grossesse. Deux ans plus tard elle donnait naissance à petit garçon mort-né. Pour elle, c’était clair Ecoovie était responsable de ce décès. La croisade pouvait commencer.’
    3 septembre 2003
    Les “Squelettes ambulants”
    Ecoovie est cette secte où les adeptes croient que I’on doit sucer l’énergie à partir de la terre. Le procès du gourou est en cours au C nada. Un ex-adepte français y lutte pour ses enfants. Voici le témoignage résumé donné par une ex-adepte danoise au quotidien Jyllands Posten en Août 2003. Depuis, elle est allée témoigner en Justice au Québec. Les juges canadiens arrêteront-ils enfin les crimes du gourou et ceux de la Tribu qu’il a fanatisés ?
    Dans la banlieue de Copenhague, une femme de 38 ans, JilI Rubi ni, avait 18 ans quand elle a suivi la troupe, et ceci pendant 10 ans. Dans le contexte des années 70, il n’était pas bizarre d’inventer un mode de vie prêchant de s’harmoniser avec la nature. Venant de Paris, un certain Maltais se présentait comme survivant de la tribu indienne Micmac. Cheveux longs et noirs, nez aquilin, on l’a cru quand il déclarait à la TV : “On m’a demandé de venir en Europe pour y faire la clarté sur le mal”. Son rayonnement intense, son sens psychologique développé lui attirèrent vite des adorateurs européens avides de ferveur. Suivant ses promesses de vie plus en harmonie avec la nature, ils furent persuadés de devoir abandonner leur passé, leur famille, de lui donner leur argent et de fuir le grand ennemi, la société.
    Par les chemins de campagne, le troupeau a marché. La soi-disant Université itinérante de la liberté visait à libérer la nature des ravages dus à l’humanité. JilI avait d’abord eu vent d’Ecoovie dans une école privée. L’idée de vivre comme les Indiens la fascinait, elle qui avait passé une partie de son enfance dans une maison pour jeunes, sans repères pour l’existence. “J’étais punk, végétarienne, je haïssais la société. En réalité j’étais faible et sans assurance. Je croyais que cela allait me renforcer... Je voyais là une vie simple dans les forêts européennes... En même temps je pouvais dire adieu à un passé affreux. Bref, j’étais une vraie victime potentielle pour secte”.
    Les années terribles
    La relation avec Maltais a coûté à JilI la vie de 2 enfants. Vers la fin des années 70, le groupe s’appelait “La Tribu”. Les 500 à 700 adeptes s’habillaient à l’indienne et dénonçaient les hôpitaux, médecins, écoles, institutions, médicaments et machines, comme étant le mal. Ils ont vécu dans les forêts et les montagnes en France, Espagne, Maroc, Belgique, Suède, Danemark, Finlande, Haïti, sous des “tipis” de branchages, se nourrissant de brindilles, feuilles, baies, mais sans tabac ni drogues, ni alcool. La troupe affamée et exténuée a été appelée les squelettes ambulants par les autorités qui les chassaient, dit Cyril Malka, un psychanalyste franco-danois qui combat les méfaits des sectes.
    “Au départ c’était purement idyllique, ça correspondait à mon attente. Pas de crainte ; je me sentais aimée et heureuse.... Peu à peu les leaders ont fait sentir leurs exigences, réglant la vie quotidienne dans les moindres détails et il fallait travailler nuit et jour dans la confiance et le merveilleux amour de Maltais. Nous devions travailler 6 heures, puis dormir 2 heures, souvent réveillés pendant cette pause. La suppression du sommeil est de règle pour un réel lavage de cerveau. Nous étions aussi stressés par les brusques changements, car il fallait décamper. Cela débilite et on en accuse la société ennemie... faite de démons. On y croit, puisque Maltais sait tout” dit Jill.
    “Maltais avait une emprise totale ; il était comme une représentation de Jésus. Même quand il a été en prison [en Belgique], il était craint, comme capable de voyager hors de son corps, de lire les pensées et de parler toutes les langues. Les adeptes vivant comme des bêtes, avaient de la nourriture une fois par jour, afin de soi-disant épargner notre Mère Terre. Alors la nuit on se volait entre nous la nourriture. La diarrhée, les carences, la chute des dents étaient habituelles” a dit Jill.
    Les notes de son carnet
    Après quelques mois JilI fut enceinte d’un français de la secte. C’était mal vu. Ils avaient marché I000 km. quand, au cours de l’été, le terme approcha. Elle pesait 45 kg, selon ses notes sporadiques.
    29 juin : “J’ai été obligée de faire du stop vers les Pyrénées. J’avais un peu de nourriture volée aux autres en supplément de l’ordinaire, mais très peu. J’avais besoin de fer et de sels minéraux... Je transportais ma nourriture moi-même ; c’est stressant de ne pas pouvoir compter sur les personnes avec qui on vit”.
    mi-juillet : “La marche journalière démarrait sous les étoiles pour un tour de 45 km en terrain accidenté. Quand je souffrais de contractions, j’ai demandé la dispense de marche. Réponse : “Ce n’est pas une course en taxi que nous faisons”. On cherchait à tricher grâce à l’auto-stop”.
    25 septembre : “Les eaux commençant à suinter, je ne pouvais ni marcher ni me tenir debout ; je n’ai rien dit étant cataloguée hystérique et casse-pied.”
    28 septembre : “Partie avant les autres, après 1 km je n’en pouvais plus. La femme qui attendait avec moi a demandé [au leader?] si je pouvais prendre l’autobus. Réponse : “non, je devais seulement faire une petite halte de temps en temps”. Le chemin coupait peu de voies carrossables. Le soir ma compagne a réalisé que j’allais accoucher. Echec d’une tentative de stop : deux hommes ivres nous l’ont refusé. Nous étions près de la ville de Maestu. Nous nous sommes endormies sur le bas-côté.”
    29 septembre : “Parties de bonne heure, soutenue dans les bras de ma compagne. Douleurs épouvantables. A la fin ma compagne m’a laissée pour courir plus vite au secours. La police est arrivée... J’ai raconté que j’avais une entorse. De peur panique de l’hôpital, j’ai refusé d’y être em-menée... Finalement un autobus est venu. Le campement était dans un lieu inaccessible aux véhicules en cas de complications. Tous étaient préoccupés de manger. J’ai mangé deux pommes de terre à demi crues chauffées sur un feu de bois, mais tous étaient très préoccupés de manger. Une des personnes présentes voulait m’emmener à l’hôpital, mais je ne voulais pas. Ma fille, Shanting, est née à Maestu [Espagne] le 29 septembre. Le lendemain nous l’avons transportée dans le service de néo-natalité. Poids : 1.630 gr. Le 2 novembre, à sa sortie : 2.500 gr.”
    On peine à imaginer sans l’avoir vu que Jill, comme les autres adeptes, vivait comme dans une transe programmée, un lavage de cerveau. Jill a raconté son histoire en feuilletant un album de photos usé. Ses enfants, intrigués, approchaient : Shanting 18 ans et Sami 11ans. Elle accuse Maltais, ce menteur, d’avoir ravagé sa vie et causé la mort de son fils Gisgas.
    Le magazine canadien Fifth Estate a produit en 1991 une émission documentaire sur ce gourou capable de convaincre n’importe qui de n’importe quoi. Et son propre avocat le concède dans l’émission. Né en 1936 ou 38, il a effectivement vécu en forêts quelques années parmi les Micmacs. En 1988 il a été condamné à trois ans de prison par la Justice belge pour escroquerie de l’ordre de 90 millions de FB. Mais il a été libéré dès avril suivant… .[depuis, il est toujours en liberté au Canada].
    Le magazine canadien le montre aussi client connu des grands hôtels européens, mais sous 14 fausses identités. Ainsi Piel Petjemaltest a effectué une série de transactions immobilières pour un cheik d’Arabie Saoudite. D’autres fois c’était Norman William ou Manolin. Il a réussi à escroquer à des organisations humanitaires des projets inexistants.
    Faisant ses délices de jeunes hommes
    Déjà chez les Micmacs, mais dans les années 80 cela a empiré, “Maltais voulait qu’hommes et femmes vivent séparément... et ne voulait pas d’elles là où il vivait. Au contraire quantités de jeunes hommes, devaient coucher avec lui la nuit”, dit Jill, ce que corrobore l’émission de TV, où deux anciens adeptes avouent : “Nous devions lécher son corps. Il était malade et il affirmait que nous lui donnions [ainsi] des forces juvéniles”. L’un d’eux disait avoir été âgé alors de 15 ans.
    Les enfants
    Les enfants étaient mal reçus. Le nourrisson était privé de ses parents biologiques et placé dans un autre campement. L’attachement contrevenait aux plans de Maltais. Il ne voyait pas ses propres enfants. Jill n’a pu voir Shanting pour l’allaiter que pendant quelques mois avant qu’elle ne soit éloignée.. En 1989 elle a accouché de Gisgas à la 29ème semaine. Il faillit mourir à la naissance. Il a été écarté de 100 km dans la forêt finlandaise, ce qui a éveillé la conscience de Jill Elle a alors voulu quitter... mais elle était terrorisée à la pensée de ne plus revoir ses enfants. De fait elle n’a pu les revoir entre-temps que deux fois mais sans les approcher.
    En 1991 elle a accouché d’un mort-né. Elle a réalisé alors que le mode de vie avait tué son enfant. L’année suivante, enceinte à nouveau, elle a enfin quitté la secte définitivement de peur de perdre aussi l’enfant à naître. Admise alors à Rigshospital (Hôpital Universitaire de Copenhague), elle y a reçu des soins psychiatriques pendant presque dix ans.
    La mort de Gisgas
    Pendant cette décade, Jill s’est battue pour sortir ses enfants de la secte qui refusait de dire où ils étaient. Gisgas. trois ans, restait en Finlande. Malade, il refusait la nourriture depuis un mois. Des photos prises un mois avant sa mort montrent son ventre gonflé. Un jour au téléphone une froide voix féminine a dit à Jill : “Ton fils n’est plus ici. Il est pris ailleurs”. Jill est aussitôt partie au Nord de la Finlande. Il a fallu des jours pour parvenir au campement perdu dans la forêt…Gisgas avait été incinéré la veille. Après examen, les autorités avaient conclu à une infection non soignée. Des enquêtes sans suites font état d’un certain nombre de décès d’enfants et d’adultes. D’anciens adeptes ont rapporté à Jill, puis à la TV que Gisgas, qui avait été dans le groupe des garçons de Maltais, était mort d’épuisement et avec de grosses pustules sur le corps.
    La même année Jill a accouché de Sami. Maltais la détruisait encore psychiquement, et cela a pris encore cinq ans avant qu’elle obtienne de lui la libération de Shanting, 13 ans, au Canada “~ Quand je l’ai vue, j ‘ai pleuré sans fin. Elle était menue, retardée, la peau et les os. Elle ne parlait que francais et ne me connaissait pas. Au départ elle était effrayée d’être avec moi. Ils lui avaient dit que j‘étais un démon ; très peu peuvent comprendre comment cela peut arriver” dit Jill...
    “Je survis. Cela me rend forte d’aimer mes enfants, et de penser que nous allons venir à bout de Maltais. Je ne sais ce qui est le plus fort [en moi] de l’amour ou du désir de vengeance ; mais la mort de Gisgas ne peut pas être pardonnée” dit-elle.
    Cette année 2003, sept enfants ont été retirés de la cage de la tribu de Maltais mais des adeptes fanatiques vivent encore dans les forêts du Québec!
    UNADFI - Bulles n° 80 - 4ème trimestre 2003

    Le difficile combat des grands-parents face à l'embrigadement sectaire

    Le Monde , 24 septembre 2004 par Muriel Rozelier
    "C'est un combat que je mène depuis vingt ans." Lorsque Hélène Martin, 77 ans, parle de sa fille et de trois de ses petits-enfants membres de la secte Ecoovie, sa voix se ralentit pour dire, à mots difficiles, la destruction d'une famille. "J'ai perdu ma fille. Je ne sais pas même où elle vit. Je porte le sentiment d'un immense échec."
    Mais ce que n'accepte pas cette grand-mère, c'est aussi de ne pas connaître ses petits-enfants, âgés aujourd'hui de 2, 7 et 9 ans. Le gourou de la secte Ecoovie, Joseph Maltais, est connu pour ses élucubrations pseudo-écologiques. Il a beaucoup sévi en Europe avant de trouver refuge au Canada. En 2003, il y comparaissait pour enlèvement d'enfants. La justice le soupçonne notamment d'attouchements sexuels sur des mineurs. Dix enfants sont, à ce moment-là, soustraits à cette secte. Parmi eux, les trois petits-enfants d'Hélène Martin. " A 8 ans, l'aîné ne savait toujours pas lire et écrire. Ils étaient totalement sous la domination des préceptes végétaliens de cette secte. Ma fille pense que j'ai essayé de lui enlever ses enfants. Tout ce que je souhaite pourtant, c'est qu'ils aient une vie normale, qu'ils puissent aller à l'école. Et que je puisse les voir comme une simple grand-mère", dit-elle. La justice canadienne relâchera Joseph Maltais. Et rendra les enfants à leur mère... Qui s'évanouira aussitôt dans la nature pour suivre son gourou.
    "Cette décision est incompréhensible. De nouveau, nous devons essayer de les localiser. Ils seraient encore une trentaine, dont plusieurs enfants, à entourer Joseph Maltais", dénonce Janine Tavernier, ancienne présidente de l'Association de défense de la famille et de l'individu (ADFI).
    On estime qu'environ 30 000 jeunes seraient ainsi concernés par l'embrigadement sectaire. Pour eux, otages involontaires du choix de leurs parents, les grands-parents sont souvent l'un de leurs derniers espoirs. "Il faut maintenir le lien affectif malgré tout", conseille Jean-Pierre Jougla, porte-parole de l'Union nationale de défense des familles et de l'individu (Unadfi).
    Mais souvent l'affection et la persévérance ne suffisent pas. Se décider à poursuivre en justice ses propres enfants se révèle être souvent un choix difficile et délicat. Comment, en effet, ne pas comprendre la réticence des grands-parents à se constituer partie civile, à porter plainte pour non-présentation de leurs petits-enfants ? Il faut savoir que, en se lançant dans ce long combat judiciaire, ils se couperont définitivement de leur progéniture."Quand on saisit la justice, on a perdu l'espoir de préserver un lien avec ses enfants et ses petits-enfants. Aussitôt qu'une action en justice est intentée, la secte diabolise l'entourage familial qui, dans sa logique, est "impur" dans ses intentions", reprend Jean-Pierre Jougla.
    "PRESSIONS ET REPRÉSAILLES"
    Sans compter qu'il existe, selon Thomas Lardeur, journaliste spécialisé et auteur d'un ouvrage récent sur les sectes, "un risque de pressions et de représailles de la part de la secte ou bien de ses propres enfants". Le code civil (art. 371-4) reconnaît certes aux petits-enfants le droit de conserver un contact direct avec leurs grands-parents, mais sans en préciser les modalités. "La première étape, c'est de faire reconnaître ce droit de visite", déclare la juriste de l'Unafdi.
    Reste à entamer une action au pénal pour sanctionner la non- présentation de l'enfant. La jurisprudence semble, en la matière, hésiter. "On a le sentiment que c'est au cas par cas", reprend la juriste.
    L'affaire la plus connue remonte à une quinzaine d'années : elle met en cause la secte Sahaja Yoga. La fondatrice voyait en effet dans l'attachement filial un aveu de faiblesse. "Vous ne devez pas vous attacher à votre enfant : c'est mon travail. Ces enfants sont les miens, pas les vôtres. Trop d'attachement aux enfants est un signe de dégradation", a-t-elle pu ainsi écrire.
    Adeptes de cette secte, les parents de Yoann, 7 ans, décident de l'envoyer en Inde dans un ashram. Les grands-parents ne l'entendent pas ainsi. Ils saisissent la justice. En 1993, ils obtiennentle retour de l'enfant

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