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LES FONCTIONNAIRES REGAGNENT LE DROIT DE PORTER LE VOILE
LES FONCTIONNAIRES REGAGNENT LE DROIT DE PORTER LE VOILE
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- AGENCE FRANCE-PRESSE, BURAK AKINCI a écrit:
leSoleil, Mardi 1er octobre 2013
LE MONDE
TURQUIE
LES FONCTIONNAIRES REGAGNENT LE DROIT DE PORTER LE VOILE
BURAK AKINCI
Agence France-Presse
ANKARA — Trois mois après la fronde antigouvernementale de juin, le premier ministre turc Recep Tayyjip Erdogan a remis hier sur la table la question très controversée du foulard islamique en annonçant que les fonctionnaires auraient désormais le droit de le porter, et dévoilé des mesures pour renforcer les doits de minorités, notamment des Kurdes.
Dans un discours très attendu prononcé devant la presse et son gouvernement au grand complet, M. Erdogan a proclamé la fin de « l’interdiction dans les institutions publiques » des « mesures discriminatoires pour les femmes et les hommes », le foulard et la barbe.
« Ces restrictions violent le droit au travail, la liberté de pensée et de croyance », a-t-il expliqué, s’engageant à imposer « une sanction à ceux qui empêchent les gens d’exercer les droits liés à leurs devoirs religieux ».
Ces interdictions resteront toutefois en vigueur pour les policiers, les militaires, les procureurs et les juges, a précisé le chef du gouvernement.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a fait de la levée de l’interdiction dans la fonction publique du foulard islamique, un symbole de la Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de la République Mustafa Kemal Atatürk, l’un de ses chevaux de bataille.
Déjà autorisé aux étudiantes sur certains campus, le port du foulard sera désormais permis aux professeurs et à tous les agents publics, ainsi qu’aux députées.
En 1999, Merve Kavakçi, une députée turco-américaine élue sous les couleurs d’u parti islamiste, s’était présentée devant ses paires coiffée du voile pour prêter serment. Elle avait dû quitter l’hémicycle sous les huées, avant d’être déchue de sa nationalité turque.
DÉBAT SENSIBLE
À six mois des municipales, l’annonce de M. Erdogan risque de raviver les plaies ouvertes parla vague de contestation sans précédent qui a secoué le pays en juin. Pendant près d’un mois, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les grandes villes, surtout à Istanbul, Ankara et Izmir (ouest), pour reprocher au gouvernement sa dérive « islamiste ».
Dès hier, le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), a tiré à boulets rouge sur le plan Erdogan. « C’est un sérieux coup à la République nationale et séculaire », a déploré la députée Ayman Güler, « les division religieuses et ethniques vont désormais être entérinées par le Code pénal ».
« C’est une réforme très sensible, mais c’est un geste nécessaire car […] des étudiantes ne pouvaient pas aller à l’université, des avocates ne pouvaient pas plaider », a pour sa part déclaré à l’AFP Umit Firat, de l’Association pour les citoyens d’Helsinki.
Le premier ministre a aussi présenté hier des réformes pour renforcer les droits des minorités, dont les Kurdes, à l’heure où Ankara a engagé des pourparlers de paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan.
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